Sur cette grande terre,
Nous avons tous un frère,
Un compagnon de route ,
L'arc sur lequel s'appuie la voute.
Un autre soi en qui on se retrouve,
Et pour qui, sans doute, on éprouve,
Moins d'amour que de reconnaissance,
Soulagé de n'être plus seul en errance,
C'est la peur qui décide.
Frères naturels,
Frères de nom,
Demi-frère ou frères utérins,
Tous ces liens pour lesquels,
Nous n'y sommes pour rien.
Liens de famille !
Sont-ils de sang ou juste de convenance ?
Forts, fragiles, honnêtes,
Mensongers, solides ou juste d'apparence,
C'est le sang qui décide.
Frères d'alcool,
Frère de bar,
Frères de stade,
Frère de fumée,
Frères de club,
Du rotary ou du kiwani,
Du club med ou des voyages organisés...
Frères de fêtes avinées,
De débauches,
De braquage,
De vol à l'étalage,
N'a t-on que ces frères-là,
Quand la vie est un grand ratage.
C'est l'ennui qui décide.
Frère de communion émus et unis,
Devant la beauté éternelle,
D'un sentiment, d'une émotion
Ou devant celle de la terre maternelle,
Frère d'étude,
De joie, de larmes,
De partages ou de sacrifices,
Frères d'un moment sacré
Qui dure plus que l'éternité factice.
C'est l'émotion qui décide.
Frères d'armes et de sang,
Qui lèvent leurs verres,
Et trinquent à leurs galères,
Fiers d'être allés au delà du possible,
Plus loin que le paradis et l'enfer.
Frères d'engagement dans le silence,
La solitude, la gloire et la mort,
C'est très cher payé, je le sais,
Mais y a t-il un sentiment plus fort ?
C'est le destin qui décide.
Pourtant quel que soit le frère dont tu hérite,
Sache qu'on a toujours celui que l'on mérite.