Nuits blanches,
Mais pourtant tellement noires,
Vous voilà revenues me voir,
À l’automne glacé de ma vie.
À nouveau vous squattez mon lit,
J’ai beau essayé de fermer,
Mes yeux à coups de somnifères,
Vous trouvez toujours une entrée,
Pour vous glisser sous mes paupières.
J’ai beau m’armer de sentinelles,
Vous trouvez quand même le passage,
Et sous vos feux surnaturels,
Mes nuits deviennent marécages.
Pour marque-page quelques vipères,
Vous lisez à l’envers le livre,
De tout ce qui était hier.
Jamais je ne me délivre de vous,
Car vous revenez fidèles,
Et encore plus aimantes qu’avant
Et sous vos ficelles,
Je ne suis que pantin.
J’ai beau éteindre la lumière,
Me tourner et me retourner,
Sous vos couvertures de pierres,
Je suis comme paralysé.
Toutes vos musiques dans ma tête,
Me traînent jusqu’au petit matin,
De cris de larmes et de défaites,
Vous orchestrez tous mes chagrins.
Mais méfiez-vous de moi quand même,
Je ne suis pas loin de triompher,
Sur vos territoires de haines.
Il me suffit de vous défier,
Dans un sommeil artificiel,
Lourd au point d’être sans réveil,
Trouver la longue nuit éternelle,
Atteindre enfin le grand soleil.